AGIC – TCT 2019 | edito Dr Abdelmalek AZZOUZ

On se dirige peut être vers une révolution dans le management du traitement antithrombotique des patients en FA devant bénéficier d’une angioplastie urgente ou programmée. En effet l’utilisation d’un AOD en l’occurence ici l’apixaban avec un inhibiteur de P2Y12, réduit le saignement et l’hospitalisation par rapport aux schémas classiques avec les AVK chez les patients atteints de FA et devant bénéficier d’une ATL programmée ou pas. Les effets sont cohérents quelle que soit la présentation du patient, révèle une nouvelle analyse de l’essai AUGUSTUS , présentée par Stephan Windecker, au TCT 2019 et publié simultanément dans Circulation, alors que l’addition d’aspirine a augmenté les saignements majeurs sans avoir d’effet significatif sur les résultats ischémiques.


L’anticoagulation par l’apixaban à la dose de 5mg X 2 pour la prévention des accidents vasculaires cérébraux chez les patients atteints de fibrillation auriculaire, associée à un inhibiteur P2Y12 sans aspirine, devrait donc constituer la stratégie de traitement privilégiée chez les patients atteints de fibrillation auriculaire et de syndrome coronarien aigu, qu’ils soient traités médicalement ou qui subissent une angioplastie, de même chez les patients qui subissent une ATL programmée”.

Sur les 4 614 patients inclus dans l’essai, 38,8% avaient une ATL programmée pour une maladie coronarienne chronique stable, 37,3% avaient béneficiés d’une ATL pour un SCA et 23,9% ont eu un traitement médical seul pour un SCA.
Par rapport à une AVK, l’apixaban a réduit le saignement majeur ou cliniquement significatif 6 mois dans ces sous-groupes. De même, les avantages de l’apixaban en termes de décès / hospitalisation à 6 mois étaient cohérents d’un groupe à l’autre (p = 0,345 ).

Dans tous les groupes, l’aspirine entraînait un taux plus élevé de saignements majeurs ou de saignements non majeurs sur le plan clinique sans avoir d’impact positif sur le décès ou les événements ischémiques (p = 0,710 ).
Dans chacun des trois sous-groupes, le taux de saignements majeurs ou de saignements non majeurs sur le plan clinique était le plus faible chez les patients recevant apixaban plus un placebo et le plus élevé chez ceux recevant une AVK plus une aspirine. Les décès et les hospitalisations avaient tendance à suivre le même schéma.

Quand arrêter l’aspirine?

Les auteurs notent qu’il y avait des taux numériquement plus faibles de thrombose de stent et d’IDM avec l’aspirine par rapport au placebo dans les deux sous-groupes d’ATL, mais que ceux-ci étaient «compensés par le risque plus élevé de saignement sans différence nette en termes de décès toutes causes confondues. ”
Néanmoins, la différence de thrombose de stent en particulier a suscité une discussion mouvementée sur le moment opportun pour arrêter l’aspirine après une ATL.

Le Dr Windecker a conclu qu’ AUGUSTUS a montré qu’un traitement prolongé à l’aspirine jusqu’à 6 mois est nocif, mais a reconnu que la durée optimale d’utilisation de l’aspirine à court terme reste inconnue.
d’avantage d’informations proviendraient d’une sous-étude AUGUSTUS axée sur la thrombose de stent, qui sera présentée en novembre lors des sessions scientifiques de l’American Heart Association à Philadelphie, en Pennsylvanie.
Nous attendrons donc les résultats avec impatience.