SAC À L’ESC 2019 | EDITO DU Pr Brahim Kichou
La deuxième étude est PARAGON-HF, essai randomisé en double aveugle, testant la supériorité de l’association Sacubitril/Valsartan (97/103 mg) versus Valsartan (160 mg x 2/j) chez plus de 4800 patients présentant une insuffisance cardiaque symptomatique (≥ classe II), à fraction d’éjection ventriculaire préservée (≥ 45%), avec des peptides natriurétiques élevés et une anomalie structurelle à l’échocardiographie (dilatation de l’oreillette gauche et/ou hypertrophie ventriculaire gauche).
Le critère primaire de l’étude était composite associant hospitalisations pour insuffisance cardiaque (1e épisode et récurrences) ou décès cardiovasculaires. Après un suivi médian de 35 mois, l’association Sacubitril/Valsartan a entrainé une réduction modeste de 13% du critère primaire qui n’a pas atteint la significativité statistique (HR 0.87 : 0.75 -1.01 ; p = 0.059).
L’étude était également négative sur chacun des composants du critère primaire : hospitalisations pour insuffisance cardiaque et décès cardiovasculaires. L’analyse des critères secondaires montre une amélioration de la classe fonctionnelle NYHA et de la qualité de vie en faveur de l’association Sacubitril/Valsartan. Concernant la tolérance, comme dans l’étude PARADIGM-HF, il y a eu un peu plus d’hypotensions et d’angioedèmes (non sévères) dans le bras Sacubitril/Valsartan, mais moins de dysfonctions rénales et d’hyperkaliémies.
Enfin, l’analyse préspécifiée des sous-groupes, laisse suggérer un bénéfice significatif sur le critère primaire chez les femmes (réduction de 27%) et chez les patients ayant une fraction d’éjection ventriculaire entre 45% et 57%, c’est-à-dire une fraction d’éjection qui n’est pas tout à fait normale mais pas franchement altérée. Ceci doit cependant être interprété avec précaution car l’étude est négative sur son critère primaire. Encore une étude négative dans l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée, contrastant avec l’étude DAPA-HF qui est positive sur l’ensemble des critères évalués chez des patients avec insuffisance cardiaque à fraction d’éjection réduite et recevant déjà un traitement optimal.